(Des endroits sensibles, Tender Spots)
de Piotr Andrejew
cinématographie polonaise
A love story of a boy and a girl, which also is on original
forecast of our future
Nous sommes en
1998. Dans une ville déserte, Jan marche, une sacoche sur l'épaule. Jan est
dépanneur de télévision. Les voitures ne circulent plus, la pollution est très
élevée, l'eau manque, la grisaille encapuchonne la ville. Tristesse et quasi
désolation dévorent la ville et les gens. En contrepoint, l'amour. Jan est
amoureux de Ewa, jeune danseuse arriviste. C'est sur
l'histoire d'amour contrariée que Piotr ANDREJEW, va appuyer son récit. Un
amour dont la sensibilité a subi l'érosion du mal de vivre. On ne vivra pas
dans le bonheur dans les décennies à venir, semble affirmer l'auteur. La vie
sera creuse, longue et ennuyeuse, totalement dépendante de la lucarne électronique
que sera devenu le poste de télévision, seul moyen ou presque de communication
entre les êtres. Les nantis eux ne sont pas plus heureux. Deux « territoires »
leur sont réservés comme à des minorités en liberté surveillée, un hôtel
international, le « Ritz », sorte de lupanar morbide et la télévision, lieu où se
cristallise une décadence snob de fin de siècle. Ewa,
attirée par le monde des possesseurs, entraîne Jan dans les ambitions
matérielles.
Sans rien
affirmer, sans porter de jugements, en nous donnant à voir une simple
photographie « de deux êtres, l'auteur nous soumet à la paranoïa martellante du futur. Un futur d'héritage où toutes les
issues vous paraissent totalement bouchées. Même l'amour, dès qu'il échappe
aux pulsions physiques, s'étiole dans la standardisation mesquine et fade.
Le pessimisme,
dont fait largement état l'auteur, est dù à la pauvreté, à
l'absence même de toute modification de comportement du pouvoir. Une politique
fantoche, manipulée par sa propre dialectique, tributaire de
la technologie colonisée par la télématique et le computer, poussiéreuse
dans son application quotidienne, stupide au point de faire du « rebelle » de
la veille le numéro un le lendemain. Tout est froid, sans âme, dégoulinant de
servitude, renfermé dans la médiocrité d'un mal de survivre, où tout espoir,
tout projet, tout lendemain restent sans attrait, sans réponse et sans amour.
Piotr ANDREJEW a fait de son film, le contre champ réaliste du besoin cinématographique
de ces dernières années où le film dit de science fiction était porteur de
cette magie futuriste effrénée. Cela l'auteur ne le dit jamais, Jan est un
personnage fort dans une enveloppe faible et sa fiancée Ewa
est tout le contraire, cela suffit à donner des constantes irrémédiables à la
trame dramatique des situations. Science et politique fiction sans merveilleux.
Dix sept ans ont passé entre L'Alphaville » de Godard
et « Les endroits sensibles » d'ANDREJEW.
Bernard TREMEGE
Piotr Andrejew
Bio-Filmographie :
né en 1947.
Etudes
de Droit, diplômé de l'école de théâtre et cinéma de LODZ, professeur
dans cette école depuis 1979.
Réalise
de nombreux court-métrages depuis 1971, primés à CRACOVIE, OBERHAUSEN et HUESCA.
En 1979, il
réalise son premier long métrage « Clinch »,
primé au Festival de GDANSK.
Réalisateur:
Piotr
Andrejew Scénario
:
Piotr
ANDREJEW et Andrzej PASTUSZEK
Directeur de la Photographie : Jerzy
ZIELINSKI Son:
Krzystof WODZINSKI
Montage :
Alina FAFLIK
Musique :Lech
BRAŃSKI
Production
:
THE POLISH CORPORATION pour FILM PRODUCTION
”
ZESPOLY FILMOWE
“ KADR unit.
VARSOVIE.
Contact
:
FILM POLSKI, 6/8 Mazowiecka 00.048 VARSOVIE POLOGNE.
90
minutes - 35 mm - noir et blanc -
V.O.
sous-titrée français
Interprétation : Michal JUSZCZAKIEWICZ, Hanna DUNOWSKA,
Marek
BARBASIEWICZ, Mariusz DMOCHOWSKI.
Contact CANNES
:
Film POLSKI.
Palais des Festivals. Marché du Film.